L’épidémie Covid a, pendant de longs mois, arrêté la vie par un confinement brutal. Le redémarrage de l’économie, s’il apparaît très rapide, entraîne de nouvelles inquiétudes. La crainte des difficultés perdure,
notamment de la part de certaines entreprises qui voient les mesures de soutien cesser peu à peu. Le chômage demeure très élevé, et la précarisation des emplois s’accentue dans un marché du travail de plus en plus dérégulé. Si le taux de pauvreté monétaire n’augmente pas, les dépenses contraintes augmentent rapidement et les pauvres sont toujours plus pauvres1, ne sortant guère de cette situation.
À cela s’ajoute une réforme de l’assurance chômage dont certaines mesures touchent les plus fragiles.
Toutes ces raisons ont conduit à la présente enquête, menée entre février et juin 2021, qui veut donner la parole aux chercheurs d’emploi, premiers concernés par les conséquences de la crise sanitaire et la réforme de l’assurance chômage, alors qu’il est de coutume que les décisions les concernant se prennent sans qu’ils aient la parole, ou si peu. Les résultats de cette enquête s’adressent à toute la société, mais aussi et prioritairement, dans la période où paraît ce livre blanc, aux candidats aux prochaines élections. Les réponses obtenues n’abordent pas toutes les questions liées à l’emploi et toutes les réponses possibles. Mais ce sont les paroles des chercheurs d’emploi, leurs ressentis face aux difficultés qu’ils rencontrent, et les propositions présentées sont leurs propositions.
Au départ, quelques associations, petites et grandes et qui deviendront au fil des mois le « Collectif pour la parole de chômeurs » piloté par François Soulage. Aujourd’hui 20 associations proposent
ce livre Paroles de chômeurs, qui est une lecture des nombreuses remarques que les chercheurs d’emploi ont écrites en complément des trente-cinq questions proposées.